lundi 19 octobre 2009

En Rappel: Au revoir Papa !

En passant...
J'ai eu envie de partager un texte que j'avais publié suite au décès de mon père en 2007 !!!

Aujourd’hui, je réfléchis à l’événement de la mort de mon père survenue le 11 mai 2007. Nous nous étions parlé au téléphone. Je crois que c’était en mars. Il m’appelait de temps à autres pour prendre des nouvelles, me poser quelques questions sur ma vie ici au Gabon. Il parlait de son voyage prochain en Gaspésie. Il semblait serein. Le jour de sa mort, je sais qu’il était en paix car il m’a écrit un courriel (qu’il n’a pas envoyé) ou il me disait qu’il allait bien et que son médecin était content de sa situation médicale. C’est comme ça qu’il est parti : en paix…! Personne ne saura jamais comment il a vécu ses derniers instants de vie mais pour moi, il est parti en paix! Il n’aurait pas voulu «traîner » d’une longue maladie… ça non! En fait, c’est ce qu’il craignait le plus au monde… être malade et se voir mourir. Comme ce fut le cas pour sa sœur Ginette (décédée un an auparavant d’un long et virulent cancer). Et la vie a bien fait les choses en l’emportant tout d’un coup… comme ça !

C’est vrai qu’il me manque beaucoup. Cependant le fait de vivre en Afrique faisait en sorte qu’on ne se verrait plus vraiment. Sauf lors d’occasionnelles et rares visites. Il était donc inévitable que la nouvelle de sa mort nous arrive de cette façon. Sans qu’on ait pu se voir avant son départ… se dire au revoir. J’avais planifié un voyage en octobre. J’avais hâte de le revoir. C’est d’ailleurs à peu près tout ce qui m’encourageait à y aller seule. Cela dit et sincèrement, je n’ai pas de regrets en ce qui concerne ma relation avec lui. Je pense qu’il était fier de moi à sa façon. Il était content de me voir faire ce que je voulais faire de ma vie. Et moi, je voulais qu’il soit fier de moi, sa fille!

Lorsque j’ai écrit son hommage que j’ai lu le jour des funérailles, j’ai parlé de la liberté qu’il tentait de vivre à travers ses mille et un projets. Il était marginal (en marge). Je ne sais pas s’il était heureux… parfois j’en doute. Ce qui est certain, c’est qu’il cherchait constamment quelque chose. Une phrase me revient spontanément; c’est qu’il a « perdu sa vie à la gagner ». En tout cas, il aura passé une bonne partie de sa vie, si ce n’est sa vie entière, è chercher, à inventer, à découvrir! D’une certaine façon, je marche dans ses traces. Moi aussi, je cherche, j’invente et je découvre. Au fond, à bien y penser, c’est ça vivre. C’est le contraire d’exister. Et c’est ça que mon père voulait… vivre !!!

Aujourd’hui, à l’aube de la quarantaine, je réfléchis à la suite et au reste de ma vie. Comme mon père, je veux vivre. Je veux profiter au maximum des années à venir. J’exprimais tout récemment à Ibrahim, mon mari, le fait que je souhaitais que dans quelques années, nous puissions prendre un tournant où nous pourrons profiter de ce que nous aurons construit. C'est-à-dire vivre en profitant des revenus de notre travail. Concrètement, les revenus des logements que nous aurons mis sur pied. Le tout nous permettra de faire quelques voyages et surtout goûter à la vie.

Comme mon père mais aussi à la différence de mon père, tout ce que je souhaite, c’est la santé, l’amour et le bonheur. Pour moi, le bonheur c’est avoir la sensation que ceux qu’on aime sont bien et être bien à côté d’eux. Le bonheur, ce n’est pas un état permanent… qu’on atteint une fois pour toute. Non, le bonheur, c’est passager, voir éphémère. C’est regarder en avant et pouvoir décider de ce qu’on fera demain et après demain. C’est la liberté de choisir sa vie. Papa, aujourd’hui, je te dis au revoir mais je te dis aussi que je ferai tout pour poursuivre ce que toi, tu cherchais… la liberté de choisir et le bonheur. Je ferai en sorte de vivre au maximum et avec un minimum de tracasseries de toutes sortes. Je vais tout faire pour que, d’où tu te trouves, tu puisses être fier de moi.

Si tu le peux, guides moi au fil du chemin qu’il me reste à parcourir. J’ai l’impression que tu t’es « infiltré » dans la personne de mon mari… j’ai souvent l’impression de te reconnaître en lui. Si c’est le cas… c’est bien. Au revoir Papa…
Je t’aime !!!
Mimi !

3 commentaires:

Nanou La Terre a dit…

Maviopog,

bonjour...Un merci chaleureux pour votre belle visite chez moi...
Je vous lis et, j'aime votre façon de marcher vers le bonheur, votre franchise et votre sensibilité. Votre billet me touche. Alors, j'avais aussi un papa marginal, décédé en 2005. Une douce fin dans lequel je l'ai accompagné avec le meilleur de moi-même.
Je vous suivrez, promesse de Nanou.
L'Afrique, quel beau pays...

Tendresses

Joan Durand a dit…

Quel beau texte...

Joan Durand a dit…

Merci pour tes mots si touchants sur mon blogue. Je me sens moins seule, et ça fait beaucoup de bien.
Joan